François-Marie Billard fait son apprentissage du travail de la céramique avec Brigitte Marionneaud. Quelque temps après, il rencontre Yoland Cazenove (1914-2009), céramiste, dont un grand nombre de pièces sont conservées au Musée des Beaux Arts d’Orléans et à la Manufacture Nationale de Sèvres.
Débutée par un apprentissage du modelage et des cuissons de basse température, la pratique de François-Marie Billard s’est trouvée influencée par ses échanges avec Yoland Cazenove, notamment par la découverte du grès et des cuissons au bois, ainsi que son exploitation des matières premières dans sa céramique.
Fortement marqué par les oeuvres de la dynastie « RAKU » au Japon, mais aussi par celles d’autres céramistes (Uwe Lollmann, Alain Vernis, Hans Coper, Lucie Rie, Francine Del Pierre), François-Marie Billard s’engage dans un travail de cuisson en basse température, de pièces modelées.
Privilégiant l’exploitation des ressources disponibles dans la nature (terres, pierres…) et la présence d’impuretés dans les matières premières, il prépare l’émail qu’il réduit en poudre pour ensuite le poser sur les pièces, complété avec des divers éléments (oxydes, terres…).
L’acceptation (et l’exploitation) de « l’accident » dans le processus de création fait partie de sa conception de la céramique.
Par le jeu des engobes successives (couches de terre posées sur la pièce crue), François-Marie Billard recherche les effets de matière, les jeux de couleurs, et les différences de textures. Plus ou moins additionnées d’émail pour les rendre vitreuses, ces engobes sont posées en couches superposées, avec au besoin une cuisson entre chaque couche, qui permettra de faire fusionner l’ensemble, un peu à la manière des glacis en peinture : en effet, le mélange de l’engobe et de l’émail renforce les effets de matières et de couleurs.
Les cuissons sont réalisées avec un four à gaz, ou à bois, de petite taille, afin de pouvoir réaliser des cuissons plus fréquentes. Le choix du bois pour les cuissons lui permet de se placer plus encore dans le lent cheminement qui va de l’argile crue à la pièce finie, car ce type de cuisson nécessite une constante présence et observation pour en garantir le succès. Ce processus de cuisson se termine souvent par un défournement à chaud des pièces au alentours de 1000°C pour les enfumer tout ou partiellement. Les recuissons sont courantes, car elles permettent d’amplifier ou de créer un effet de fondu entre les différentes couches d’engobe et d’émail.
Le choix des formes se concentre sur des contenants sculptés, essentiellement des bols, des bouteilles, pour lesquels il va s’agir de réaliser un équilibre entre les différents éléments: le pied, le corps, la lèvre, l’épaisseur. Une pièce est jugée satisfaisante lorsqu’une harmonie globale s’en dégage.
Toutes les pièces de François-Marie Billard sont uniques.